Un peu de science
Encore un truc que je ne connaissais pas. On en apprend tous les jours, me direz-vous. Certes. Et bien voyez-vous, pas plus tard qu'aujourd'hui, on m'a donné la recette de comment devenir riche. Oui. Et ce pour pas un rond! Quand je dis la recette, ce n'est pas exact. Je devrais dire des recettes, plus exactement deux, qui, manifestement, peuvent se cumuler.
Bon, je ne suis pas égoïste, j'en fais profiter les coupains.
D'une, pour devenir riche, il faut faire pousser des lentilles dans une coupelle.
Procédez comme suit: Placez un peu de coton sur le fond de ladite
coupelle, semez des bêtes lentilles (de celles qu'on utilise en cuisine
– C'est super bon les lentilles avec un petit salé ou une bonne grosse
saucisse de Toulouse, et en plus c'est plein de fer. C'est bon pour la
vue. Aussi. En salade, avec des échalottes.), et arrosez d'un peu
d'eau. Armez-vous de patience, voilà un bon départ pour votre richesse.
Ah j'oubliais, ça m'a l'air très important, d'après ce qu'on m'a dit,
il faut les semer au début du mois de décembre, sinon ça ne marche pas.
Après non plus. Allez savoir. Est-ce le trois décembre ou le quatre? A
moins que ce soit le cinq. Ma mémoire me fait défaut.
Outre le fait
de devenir riche, c'est beau une coupelle de lentilles qui poussent, ça
amène un peu de verdure dans le foyer, et pour ceux qui ont un chat
c'est génial pour le faire vomir. C'est sympa comme tout. Euh, par
contre, on ne m'a pas dit ce qu'il fallait en faire après, puisque
j'imagine que les pousses de lentille ne durent pas éternellement.
De deux, pour devenir riche, rabattez SYSTEMATIQUEMENT la lunette des cabinets une fois vos petites affaires terminées.
Ca s'appelle la méthode Fàn Choo. Prononcez «fin d'choux», comme si
c'était la fin des choux - expression très commune en vendée -, ou bien
«Fanekeu Chou», comme disent les alsaciens qui n'ont jamais rien
compris à l'accent oriental de Pékin pour dire que la choucroute était
bonne mais que ça manquait un peu de sel et que ressers-moi donc de
cette excellente bière.
Bon, en fait, j'ai phonétiquement
retranscrit le terme pour plus de facilité. Fàn Choo? Je m'explique.
«Fàn» en pékinois veut très exactement dire «trou» (il peut
s'orthographier «Phian» également) et «Choo», «fermer». «Fàn Choo» est
donc une expression pour dire «fermez le trou», sous-entendu «Veuillez
laisser le lieu aussi propre que vous souhaitez le trouver en entrant»,
généralement, suivi de «xièxiè tāojiào xièxieguānglín lǐngjiào» pour
dire merci.
J'entends d'ici mes détracteurs, Massey et Ferguson,
dire «N'importe quoi! Fàn Choo vient du mongol du nord et veut dire
«bâton de riz» ou «bâton du repas», selon les circonstances. Et «bâton
de repas» est assez explicite dans la proposition que vous avez
énoncée, surtout après une plâtrée de riz cantonnais. A ne pas
confondre avec «Fën Choo» qui désigne la minute du bâton, autrement
dit, comme le chantait Brassens, la bandaison de papa ne se commande
pas.». Dans le cas qui nous intéresse, nous opterons pour la première
définition.
Comme vous le voyez cette recette est très simple, elle
aussi. Contraignante mais simple. Et très fiable. En effet, j'ai
remarqué, un certain nombre de fois, que tantôt des gens sans souci
d'argent ne rabattaient JAMAIS cette lunette maudite, tantôt des gens
sans un sou vaillant respectaient la propreté des lieux d'aisance. Ceci
explique cela. Et oui, les riches n'ont plus besoin de rabattre la
lunette tandis que les pauvres, oui.
Je tiens toutes ces informations de personnes sûres qui m'ont démontré, preuves à l'appui (une grosse entrée d'argent), le bien-fondé de ces affirmations.
Voilà.
Une nouvelle année s'annonce. Notez sur votre agenda la date des
lentilles et n'oubliez pas tout au long de l'année de bien rabattre la
lunette de cabinets.
Et si par hasard, vous connaissez aussi des
trucs et astuces pour devenir riches, n'hésitez pas à en faire profiter
les coupains.